Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

En juillet 1910, le Bourbonnais est victime d’un orage du tonnerre

Publié le 2 Septembre 2017 par Louisdelallier in Intempéries

Photo Louis Delallier

Photo Louis Delallier

Il a suffi d’une heure à un orage violent accompagné de pluies torrentielles, de grêle et d’un vent à décorner les bœufs pour laisser des traces bien visibles dans tout le département de l’Allier, la nuit du dimanche 17 au lundi 18 juillet 1910. Les Bourbonnais n’ont pas d’autre choix que d’attendre que ça passe.

A Moulins, les égouts ne peuvent absorber ce surplus d’eau. Les caves sont inondées et la foudre s’abat en de nombreux endroits comme sur le clocher de la chapelle Sainte-Claire. La marquise du Café américain voisin vole en éclats et toutes les lumières d’une des salles de l’étage s’allument. Boulevard de Courtais, une branche de platane arrachée détruit un bec de gaz. Route de Paris, route de Clermont, cours de Bercy, dans les jardins de la préfecture et des lycées, des arbres sont arrachés par la tempête. Monsieur Fournier boulanger rue des Minimes voit l’eau gagner son fournil et gâcher une belle quantité de farine. Les caves de monsieur Boudonnat, restaurateur dans la même rue, baignent également. Il en est de même rue de Bourgogne et rue de Pont. Rue du Vert-Galant, la cheminée de la maison de madame Mougue s’écroule et endommage une partie de la toiture tout comme chez madame Boutry, 29 boulevard de Courtais. Monsieur Pallard, receveur des hospices, signale des dégâts. Les pompiers sont submergés de demande d’interventions urgentes.

On ne se rappelle pas orage aussi sérieux depuis 1896.

La campagne n’est pas épargnée.

À Garnat-sur-Engièvre, la partie supérieure de la cheminée de la menuiserie de Jean-Baptiste Brien est emportée.

À Saint-Martin-des-Lais, sur quatre veaux frappés, un seul en sort vivant au domaine des Dris (Messieurs Frontière, propriétaire, et Raymond, métayer).

À Marigny, au domaine des Carrons appartenant à Gabriel de Rogier de Paris, le poêle de la cuisine du métayer Desphelippons est brisé et la vaisselle réduite en miettes.

À Montilly, les cultures sont saccagées.

À Bagneux, deux vaches sont tuées au préjudice de messieurs Diat et Belin.

À Souvigny, au domaine de Chéry, un des poulains de monsieur Favier est foudroyé.

À Bourbon-l’Archambault, un bœuf est tué sous un arbre au domaine du Monciau. Il appartenait à Antonin Foucaud de Limoise et à son métayer.

À Cérilly, la foudre tombe sur un bâtiment, propriété de monsieur Fontenille.

À Meaulne, le moulin Prévost est détruit par un incendie.

À Besson, la foudre s’abat sur la grange des Chailloux.

À Bresnay, deux bœufs meurent dans la grange de madame Delalvauvre, propriété de monsieur Vivier et de ses métayers.

À Lurcy-Lévis, deux des vaches de monsieur Mornet sont tuées.

À Saint-Victor, la foudre tue une jeune vache appartenant à madame Mazeron.

À Bellenaves, la foudre tombe sur la maison d’habitation du domaine des Venaux appartenant à madame veuve Maistre.

À Loddes, au domaine des Tissiers, un des animaux de Gilbert Thévenoux est tué.

Le rez-de chaussée de plusieurs maisons du bourg de Verneix est inondé.

À La Chapelaude, des trombes d’eau tombant pendant une heure transforment la rue en torrent. Les caniveaux sont en partie arrachés. Les maisons en bas du village sont envahies par l’eau. Les eaux boueuses entrent dans les jardins potagers. Aux Tartasses à 2 km de là, la route est submergée sur deux cents mètres.

À Commentry, les rues sont presque devenues navigables. L’eau atteint la voie ferrée.

À Chambérat, au domaine de La Saulzais appartenant à Gilbert Reuilloux, la perte du foin brûlé est estimée à 4 000 francs.

À Mesples, au domaine du Bois, un bœuf, propriété de mademoiselle Duchet et de monsieur Genty métayer, reste paralysé.

 

Cette énumération ne reflète en rien le désarroi des habitants concernés par ce déchaînement du ciel et qui ont dû, des semaines durant, réparer ce qui était réparable, et redoubler de travail pour revenir autant que possible à leur situation antérieure.

 

Louis Delallier

Commenter cet article
A
Magnifique ! ( Je partage sur fb )
Répondre
L
Merci. Je me doutais que cette tournée en campagne allait vous intéresser.