Importante fête catholique à la gloire de la Sainte Vierge, l’Assomption est marquée avec solennité chaque année. À la cathédrale de Moulins, la statue de la Vierge noire fait l’objet d’un pèlerinage fervent. Les fidèles défilent devant elle et déposent à ses pieds cierges et fleurs. En famille, les Marie sont elles aussi à l’honneur naturellement.
Le lundi 15 août 1898, malgré la très forte chaleur, les immenses parterres de fleurs près du marché couvert et les pâtisseries sont littéralement assaillis d’acheteurs empressés. Les horticulteurs et les fleuristes des environs vendent tous les ans des quantités énormes de plantes en pots ou en corbeille, de bouquets. Il en est ainsi tous les ans à cette époque.
L’après-midi, la ville est déserte. On parle de chaleur tropicale. Cela n’a pas empêché de nombreux habitants de partir en quête de distractions. Il a fallu doubler les trains pour leur permettre de profiter de la fête patronale et des courses de taureaux de Vichy, du concours musical de Roanne ou encore des fêtes de gymnastique de Roanne.
Les années suivantes, la chaleur est la même et la sécheresse qui endommage les cultures cause bien des inquiétudes.
En 1906, un cortège impressionnant de fidèles accompagne la procession de la Vierge noire juste après les vêpres. Comme cette année*, l’évêque du diocèse est nommé à un autre poste en plein été. L’émotion est palpable quand Monseigneur Dubourg fait ses adieux en lisant sa centième lettre pastorale. Il est à Moulins depuis janvier 1893 et part rejoindre le diocèse de Rennes-Saint-Malo. Émile Lobbedey lui succédera.
Le 15 août 1908 tombe un samedi. Les célébrations religieuses sont très suivies par une population qui apprécie toujours autant de partir ensuite en excursion aux courses de Saint-Pourçain-sur-Sioule, à la fête de Vichy, aux concours de musique de Riom, de Roanne, ou au concours de gymnastique de Saint-Amand-Montrond.
Louis Delallier
*Laurent Percerou, évêque de Moulins depuis 7 ans, est sur le départ pour Nantes.