Jean Péron, un consul de France bourbonnais

Le 17 juillet 1904, le Courrier de l’Allier annonce l’obtention du diplôme supérieur de l’école supérieure de commerce de Paris par Jean Péron* de Moulins, Charles Picard du Chambon de Dompierre, et Périn de Vichy. Les trois jeunes gens sont classés dans les quatre premiers cinquièmes, ce qui les dispense de deux années de service militaire (alors de trois ans).

Jean Péron s’embarque sur le « Touraine » le samedi 6 octobre 1906 pour les Etats-Unis où il vient d’être nommé élève vice-consul attaché au consulat de San-Francisco. Son tour du monde (civil et militaire) ne fait que commencer. En juin 1908, il intègre le consulat général de France à Genève en qualité d’élève avant d’être en poste au Caire (décembre 1911), en Australie à Sydney comme vice-consul de France (mars 1913), à Lausanne comme consul de France (mai 1921) et Bâle (janvier 1929). Il reste consul général de France à Genève de 1933 à 1941 et devient ministre plénipotentiaire**.

Pendant la première guerre mondiale, il fait partie de l’expédition à Salonique, puis en Orient d’où il revient à Marseille quelques semaines pour soigner une crise de paludisme. Après quoi, la Suisse l’accueille, puis la Palestine, la Syrie (fin 1918) et Beyrouth.

Jean Péron figure dans l’ouvrage de Philippe Abplanalp et Pernette Le Cotonnec (septembre 2016) parmi les personnalités marquantes de l’Histoire du Cercle Français de Genève : « … Il reste l’un des consuls généraux les plus appréciés à Genève. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fonde avec le Conseiller d’Etat genevois Albert Malche l’association « l’Aide fraternelle aux réfugiés français en Suisse » ».

Romain Rolland, prix Nobel de littérature en 1915, comptait parmi ses amis.

Louis Delallier

* Né le 7 septembre 1883 à Doyet et marié le 16 novembre 1908 à Moulins avec Marie Dupoux dont il a 2 enfants. Il meurt le 18 novembre 1974 à Cannes.

Son père Antoine Vital Péron, maire de Doyet pendant 15 ans, est, en 1902, attaché au gouvernement général d’Indochine à Hanoï. En 1906, il obtient le prix Robichon (voir 2 articles à ce sujet) pour un ouvrage sur le Japon où il a vécu.

**Un ministre plénipotentiaire est du XIX^e siècle à la première partie du XX^e siècle un représentant accrédité d’un état auprès d'un autre. Il est ainsi nommé lorsque la représentation diplomatique est une légation et non une ambassade. Il bénéficie du titre de ministre.