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Le grenier de mon Moulins

Histoire de Moulins (Allier) et anecdotes anciennes

Un train de « joyeux » ou un train d’anciens coloniaux ?

Publié le 30 Octobre 2022 par Louisdelallier in Faits divers

Un train de « joyeux » ou un train d’anciens coloniaux ?

Qui sont vraiment ces hommes voyageant en train passés par Moulins le soir du dimanche 30 août 1914 ?

Le Courrier de l’Allier parle de « joyeux » repris de justice de toutes sortes venant de Lisieux où on leur a fourni un uniforme mais pas d’armes et partant pour l’Algérie. Ils sont encadrés par un petit nombre d’officiers et de sous-officiers dont l’autorité laisse à désirer. En effet, ces risque-tout se sont installés sur les lanternes de la locomotive, sur les tampons et les toits des wagons. A chaque arrêt du train, ils se répandent dans les jardins moulinois alentour qu’ils dégradent. Ils entrent aussi dans les cafés et les épiceries où ils sont abreuvés avec l’amabilité que suscite la vue de l’uniforme. Mais il n’est pas question pour eux de payer les commerçants.

Au faubourg de Bourgogne, les choses empirent dans l’épicerie-buvette de la veuve A. près de la barrière. Trois des voyageurs profitent que sa fille et elle sont descendues à la cave où se trouve leur réserve de vin pour visiter leur logement. Ces dames constateront la disparition de trois porte-monnaie contenant en tout 3 500 francs or.

À la gare, un convoi de prisonniers allemands suscite la colère des « joyeux ». Ils s’en prennent physiquement et verbalement à ces ennemis qu’ils ont sous la main. Les officiers français doivent intervenir, révolvers au poing, pour faire cesser le pugilat.

Le Progrès, de son côté, se contente de parler d’un train de prisonniers allemands et d’un train d’anciens coloniaux engagés, « d’un certain âge et d’une gaîté délirante », venant de Normandie et se dirigeant vers le Maroc. Il explique l’installation de certains d’entre eux à l’extérieur par le manque de places à l’intérieur.

Deux points de vue, modeste reflet de deux lignes éditoriales différentes.

 

Louis Delallier

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