En 1924, par arrêté municipal, sa durée est portée à deux semaines pour la première fois de son histoire* : du dimanche 6 au dimanche 20 juillet inclus, jusqu’à minuit en semaine et une heure du matin les samedis et dimanches. La municipalité a pris en main son organisation en lieu et place du comité des fêtes à l’origine de sa création. Il lui reste quelques réjouissances annexes dont le bal d’enfants. Le service municipal des octrois reçoit la responsabilité d’accepter ou pas les forains et décide des emplacements qu’ils occuperont. Le service de la voirie est chargé de l’éclairage et de la décoration.
Cette 13e édition est considérée comme l’un des plus beaux rassemblements forains depuis la première fête des Cours. Le public retrouve avec bonheur cette animation estivale où se mêlent le bruit des moteurs des manèges, les cris des bonimenteuses et des enfants ravis, la poussière, les pluies de confettis, les odeurs sucrées des bonbons et des gaufres. Les baraques s’alignent à l’ombre des tilleuls, toutes plus prometteuses les unes que les autres :
Salon-Palace, ses parois de glaces, ses miroirs déformants, sa façade sculptée dont les points lumineux scintillent la nuit
Manège de cygnes aériens sur les ailes desquels on tourne en toute sérénité
Tour de la lune
Diabolique Wirl à double mouvement circulaire et de va-et-vient formidablement bien organisé pour procurer des sensations inédites à condition de ne pas avoir l’estomac délicat
Skate car et ses petites autos électriques bardées d’amortisseurs dont les collisions mettent en joie les conducteurs
Grande roue de Courcambeck et ses 10 mètres de haut
Léo d’Alcy, prestidigitateur qui pratique la lévitation et se produit dans son théâtre nomade en France et parfois en Suisse
Palais du nougat Singer à la marchandise hors pair
Mystères de Bagdad
Stands de tir à la carabine aux cibles variées
Loteries utilitaires qui proposent de gagner pour 20 sous des ustensiles de cuisine en cuivre ou en aluminium jusqu’à une batterie de cuisine complète
Loteries de volailles moins nombreuses qu’à l’accoutumée
Aux enfants Bonta, établissement de frites, gaufres, beignets à la propreté irréprochable
Grande confiserie parisienne V. Lengrand, nougats fins, amandes grillées, nougatins parisiens aux noisettes, chiques.
Contre quelque argent, des photographes-express déambulent et portraiturent avec célérité qui veut bien se prêter au jeu.
Le bal d’enfants avec buffet copieux se déroule le jeudi 17 juillet à 14 h 30 dans la salle d’honneur de l’Université Populaire, rue Diderot (actuel tribunal d’instance).
La tradition du concert au kiosque près de la préfecture donné par la fanfare d’Yzeure est maintenue le vendredi 18 juillet à 20h 45. Les solistes sont MM Banchet, Pronchery et A. Chaumas fils.
Le beau temps accompagne les festivités jusqu'au dernier dimanche vers 22h 30. Un orage brutal chasse les clients qui regagnent leur chez eux à regret, mais sans hésiter.
Louis Delallier
*D’une durée d’une semaine à sa création en 1908 (du dimanche après le 24 juin au dimanche suivant inclus, puis du dimanche précédant le 14 juillet au dimanche suivant par arrêté municipal du 20 décembre 1913 pris par le maire de Moulins, monsieur Darfour, ou du 7 au 14 juillet quand le 14 juillet tombe un dimanche), elle passe à deux semaines en 1924 (arrêté du 5 janvier de monsieur Blanc, maire) du 1er dimanche de juillet au 3e dimanche inclus.
La fête foraine existe toujours à Moulins, du 1er samedi du mois de juillet au dimanche de la semaine suivante. Mais, ce n’est plus la « fête des Cours ». En 2006, à la suite de la rénovation des cours, elle fait un passage éclair et déplorable au parc des Isles à Avermes. Elle est ensuite envoyée à la plaine des Champins jusqu’en 2011. Le public n’est pas au rendez-vous et, en 2012, les forains s’installent place Maréchal de Lattre de Tassigny près du centre-ville.